Page 33 - AFJET Carnet de Voyage N°10
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   Texte et photographies: Denis Atzenhoffer
UNE SECONDE VIE Belle réussite d’un projet un peu fou
Une évasion, d’Alsace jusqu’en Ombrie au Domaine de Gaiattone, à la rencontre de deux énergiques et déterminés nouveaux retraités reconvertis en agriculteurs, tailleurs de pierre, maçons, paysagistes, arboriculteurs, et, qui plus est, à la tête d’une Maison d’hôtes confortable et accueillante.
Le projet d’Alexandre
La retraite est en principe une étape de la vie qui suit des décennies de tra- vail et permet d’accéder à un repos mérité.
C’est aussi pour certains, plus rare- ment, un nouveau départ et l’occa- sion de vivre une deuxième vie pro- fessionnelle.
Nos vacances en Ombrie nous ont permis d’en voir une assez surpre- nante illustration.
A la sortie de la période de confine- ment pendant laquelle faire des pro- jets de voyages aurait paru incongru ou en tout cas illusoire, je me suis souvenu d’un confrère qui au moment de prendre sa retraite après plus de 40 ans de vie professionnelle m’avait parlé de son projet de chambres d’hôtes à côté d’Assise.
Les frontières ayant été à nouveau ouvertes et l’envie d’évasion difficile à réfréner, il me fallait trouver en der- nière minute une idée de voyage.
C’est à ce moment-là que je me suis
souvenu d’Alexandre et de son projet.
Les vignes et les oliviers de
l’Ombrie
Pourquoi ne pas céder à l’habitude des vacances italiennes ?
Nous avons pris la route de l’Ombrie, de ces collines couvertes de vignes et d’oliviers et coiffées de cités médié- vales épargnées par le cours de l’his- toire.
C’est dans un petit hameau à une quinzaine de kilomètres de la patrie de St François que Françoise la com- pagne de mon ancien confrère nous attendait pour nous conduire jusqu’à leur domaine. Là, dans un vallon, appa- rut une belle bâtisse de pierre blonde en pleine nature. Accueillis par deux chiens tout fous et trois chats éton- namment câlins, nous avons décou- vert la réalisation d’un projet qui m’apparait toujours un peu fou. Alexandre et Françoise ont acheté il y a quelques années, alors qu’ils étaient encore tous deux engagés dans leur vie professionnelle dans l’Est de la
France un domaine de 50 hectares laissé à l’abandon depuis des décen- nies perdu au milieu des montagnes qui dominent la ville berceau de Saint François et de l’ordre mendiant qu’il y a créé au cœur du moyen âge.
La nature a horreur du vide
Des cultures il ne restait rien, les oli- viers centenaires étaient entourés de broussailles. Comme c’est le cas quand les paysans abandonnent la terre, la forêt reprend ses droits, ap- pliquant l’adage « la nature a horreur du vide ».
L’ancienne maison de maître et les dé- pendances se réduisaient à des pans de murs. Depuis longtemps les ruines avaient servi de réserve de matériaux de constructions à des voisins plus ou moins respectueux des biens de pro- priétaires peu soucieux, il est vrai, de leur patrimoine.
Avec une énergie et une déter- mination stupéfiante nos amis se sont attelés à une tâche qui au- rait rebuté toute personne sensée.
 afjet- Carnet de voyage Automne 2020 association française des journalistes et écrivains de toutisme
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 Terres d’ailleurs











































































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