Page 21 - Carnet de Voyage N°7
P. 21

C’est à voir
  Le cercle de Whitechapel
Hiver 1888, le quartier de Whitechapel à Londres est le théâtre d’une série de meurtres de plus en plus violents. Des enquêteurs très spéciaux vont partager leurs recherches et réflexions et peut-être résoudre l’énigme de Jack the Ripper.
Le romancier Arthur Conan Doyle (Ludovic La- roche), père de Sherlock Holmes ; le dramaturge George Bernard Shaw (Nicolas Saint-Georges); le directeur de théâtre et écrivain, Bram Stoker (Jé- rôme Paquette) créateur de Dracula, Nosferatu le vampire...; tous ont été influencés dans leurs œuvres par ces crimes. Parmi ces enquêteurs et profilers de la première heure, il y a aussi Mary Lawson (Stéphanie Bassibey) l’une des premières femmes médecins anglo-saxonnes et Sir Herbert Greville (Pierre-Arnaud Juin) qui les a réunis. Pendant deux heures, ils se passionnent pour ces terribles événements et enquêtent à l’aide de pho- tos, du plan de Londres, de messages laissés par le tueur... pour peut-être trouver le coupable ? Chacun va contribuer à l’avancée de l’enquête, Conan Doyle grâce à ses déductions et son sens de l’observation, Shaw dont la logique et la pré- cision de journaliste font mouche à chaque nou- velle découverte de cadavres, Stocker grâce à sa connaissance des bas-fonds, et Miss Lawson pour sa maîtrise de l’anatomie humaine.
Le scénario surprenant de Julien Lefebvre et la mise en scène dynamique de Jean-Laurent Silvi sont effi- caces. Les acteurs sont excellents. On rit beaucoup, on s’interroge, et l’on ne peut qu’être amusé par cette idée de rassembler ces pionniers du profilage.
Un cœur simple
Un cœur simple est adap- té d’un des Trois contes de Flaubert. Il retrace l’histoire de Félicité, fille de ferme de- venue bonne, au début du XIXe siècle. Elle fait partie de ces obscures, de ceux qui n’existent que pour servir et subir, dont la destinée est d’obéir et d’accomplir leurs tâches sans se plaindre.
C’est une belle rencontre
entre Isabelle Andréani et Félicité. La grande sen- sibilité de cette merveilleuse comédienne donne toute son humanité à ce personnage bon et géné- reux, dont la vie n’est faite que de petits bonheurs trouvés dans un quotidien difficile, où les barrières sociales tracent des frontières invisibles.
Les chagrins causés par la perte de proches aux- quels elle tient : son mari, la fille de sa maîtresse ; Victor, son neveu mort loin d’elle, et son perroquet Loulou qui éclairera la fin de sa vie, l’atteignent dans sa chair, mais sa foi en Dieu lui fait accepter avec dignité et courage ces épreuves. L’adaptation d’Isabelle Andréani et la mise en scène tonique de Xavier Lemaire nous donnent à voir un spectacle plein de vie pourtant. La comédienne en sabots évolue sur des estrades de différents niveaux, figurant les lieux où se situe l’action. Quelques ob- jets, tels qu’une petite robe, un cheval de bois... évoquent les personnages dont elle parle.
De ce seul en scène se dégage une grande dou- ceur aussi. Le jeu d’Isabelle Andréani offre une belle palette d’émotions si désarmantes que les specta- teurs les reçoivent en plein cœur.
Allez voir ce spectacle. Vous en sortirez touché et émerveillé par ces deux femmes.
Scribo
 Le Lucernaire
53, rue Notre Dame des Champs - 75006 Paris Tél.:01 42 74 17 87
www.lucernaire.fr
Du mardi au samedi, à 21h. Le dimanche, 18 h De Julien Lefèbvre
Mise en scène Jean-Laurent Silvi
 Le théâtre de Poche Montparnasse
75, boulevard du Montparnasse, 75006 Paris 01.45.44.50.21 theatredepoche-montparnasse.com
Le lundi à 21 h
Adaptation et jeu Isabelle Andreani
Mise en scène Xavier Lemaire
21











































































   19   20   21   22   23