Page 18 - Carnet de Voyage N°6
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18 Balade en terre étrangère Le bus, les reines africaines
et les enfants de Gao
Mali. Pour emmener les enfants de Gao à l’école, un bus a été offert à la ville, avec des reines africaines imprimées sur les pare-soleils et des sièges aux couleurs du drapeau malien.
Il aura fallu quinze jours de mer, une semaine de relookage avec contrôle technique à Dakar, puis vingt-quatre heures de route non-stop pour que le bus parti de Marseille arrive à Bamako pour l’inau- guration de l’exposition des photos de reines afri- caines.
Mais il faut remonter à 2018, lorsque la Princesse Esther Kamatari est invitée par Fadi Maïga, la direc- trice artistique de la maison Borthini, qui organise le Festival d’Ici et d’Ailleurs au Mali : c’est un défilé de mode, qui se tient à Bamako et présente des mo- dèles réalisés par des tailleurs de chaque quartier. Son idée ? mettre en valeur les savoir-faire de son pays et démocratiser la mode : les mannequins ont défilé sur le bitûme.
Gao est d’abord une ville au passé impérial
Au cours de l’événement, PEK rencontre Madame Keita Aminata Maiga, Première Dame du Mali, mar- raine du Centre Niali de Gao, qui recueille des en- fants de familles défavorisées ou orphelins et les prend en charge jusqu’à l’âge de 17 ans. Lorsqu’un européen entend parler de Gao, il pense immédia-
tement Sahel, guerre et otages. Or Gao est d’abord une ville, située aux portes du désert, avec un pas- sé impérial, qui a conservé en parfait état le tom- beau de la dynastie des Askia construit en 1495 et inscrit au Patrimoine Mondial de l’Humanité depuis 2004. Plus PEK entendait parler des dangers d’aller à Gao, plus elle avait envie d’y aller. Elle est finale- ment invitée par la Première Dame avec sa déléga- tion, et rend visite aux enfants du centre : coup de foudre partagé. Elle se promet de revenir avec les bras chargés de jouets.
Chaque invité au vernissage est prié d’apporter un jouet
De retour en France, elle commence par un cahier des charges précis : elle cherche des jouets en bois, sans piles, pour jouer à plusieurs, pas d’armes, des vélos, des ballons de foot, etc. Elle entend parler d’une exposition de photos de reines africaines en préparation qui cherche une marraine et dont les
revenus doivent être mis au service d’une cause en Afrique : contactée par les or- ganisateurs, elle accepte de faire partie de l’aventure et pour elle la cause est toute trouvée, ce sera pour les enfants du centre Niali de Gao. Début 2019, chaque invité au vernissage est donc prié d’ap- porter un jouet. Ou plusieurs jouets. Les revenus des premières photos vendues, permettent alors d’acheter un ancien bus de l’armée, qui embarque à Mar- seille en direction de Dakar, alors que les
  























































































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