Jour : 23 octobre 2021

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Les raisons de se laisser tenter par l’Ariège

Il n’y a pas que l’Histoire en Ariège mais beaucoup d’histoires et de légendes.

L’Ariège, un département qui se mérite, oui, le TGV ne le traverse pas, les grands axes routiers non plus, alors comment et pourquoi céder à la tentation de l’Ariège ?
Tout simplement pour la sérénité, le calme, la verdure, la campagne, la montagne et bien évidemment l’histoire, le Patrimoine, les balades, les sports, les randonnées, sans oublier la convivialité des ariègeois, et enfin : les histoires et légendes.

Vers la liberté
Un département qui fut à la fois occupé et résistant pendant la guerre 1939/1944. L’Ariège fut « la route de la Liberté » via l’Espagne pour fuir l’oppresseur.
Cette route de la Liberté a vu passer des français, des juifs, des aviateurs anglais et américains, chacun voulant retrouver son chemin soit pour rejoindre son pays, soit pour fuir l’ennemi.

Un passé riche en métiers d’autrefois
Chacun aime s’en souvenir.
Les colporteurs du Haut Couserans eurent au XIXe une activité importante jusqu’au début du XXe. Il fallait que les habitants puissent se nourrir. Peu de terre, une misère due à une surpopulation jusqu’à la disette provoquée par la maladie de la pomme de terre en 1846. Les parcelles étaient peu étendues et très morcelées.
Les colporteurs allaient souvent bien au-delà du département pour y travailler, ramener des denrées nécessaires, ils aidaient à l’élevage et au fermage. Certains colporteurs ont acquis des terres hors du département mais pour la plupart, revenir en Ariège leur tenait à cœur.
Une belle légende qui perdure, celle des sabots de Bethmale (« Autrefois en Ariège » sur le site : https://www.ariege.com ). Les Maures envahirent le Midi de la France et surtout les Pyrénées au IXème siècle. Ils occupèrent la vallée de Bethmale sous la conduite de leur chef «Boabdil». Le fils du chef s’éprit de la plus jolie fille du val. Elle s’appelait «Esclarlys», ce qui signifie «teint de lys sur fond de lumière». Esclarlys était déjà fiancée au pâtre chasseur d’isards «Darnert».
Ce dernier s’était retranché dans la montagne avec ses compagnons pour organiser une vengeance. Darnert déracina deux noyers dont la base formait un angle droit avec les racines. A l’aide d’une hache et d’un couteau, il tailla et creusa une paire de sabots (esclops) ayant la forme d’un croissant de lune avec une longue pointe effilée comme un dard. Puis un jour, les pâtres, Darnert à leur tête, firent retentir les «hillets» et livrèrent un rude combat d’où ils sortirent vainqueurs. Puis ils défilèrent dans le village. Darnert, chaussant ses sabots à longues pointes, avait accroché le cœur de la bethmalaise infidèle à gauche et celui du Maure à droite.
Depuis ce temps-là, le soir de Noël, le fiancé offre à sa fiancée une paire de sabots à longues pointes, habillés de cuir et richement décorés de pointes dorées dessinant un cœur (sur le dessus du sabot). Il offre aussi une quenouille rouge et un fuseau, le tout fabriqué avec tout son amour, plus la pointe des sabots est longue, plus l’amour est ardent. En retour, la fiancée lui offre un tricot en laine brodé de velours et une bourse empanachée de rubans, de paillettes ou de jais.

Les Orris, cabanes-abris pour les berger-paysans pendant la transhumance, les montreurs d’ours… de nombreuses légendes traversent le temps et permettre au passé de continuer à vivre.

Et cette petite trappe au pied et à côté de l’entrée de ce qu’était l’Hôtel Dieu à l’époque. Un hôpital où les religieuses prodiguaient les soins et ce que l’on appellerait aujourd’hui, le « Care ». Alors cette petite trappe ? C’est là qu’étaient déposés les enfants dont la mère ou la famille n’auraient pu s’occuper car beaucoup trop miséreuses. Ces nourrissons étaient récupérés par les religieuses, ils devenaient alors « un don de Dieu » et portaient le prénom du saint du jour.

Des légendes encore et encore…

La Maison Souquet, un condensé de tous ces souvenirs,de toute l’histoire de ce département, se trouve dans la maison Souquet, léguée à la commune de Soueix-Rogalle que l’on pourrait appeler la maison des souvenirs. Un espace dédié à l’Histoire du lieu et des colporteurs et aussi un espace boutique, qui propose toute forme d’approvisionnement, à la façon des colporteurs.
en période d’ouverture : 05 61 01 74 87, sinon : Mairie de Soueix : 05 61 66 85 85

A ne rater sous aucun prétexte :
« le Festival des Sorcières » au moment où on fête Halloween , en Ariège on fête les sorcières et c’est très drôle, très pittoresque et aussi plein de légende, d’histoire, de superstitions affichées…… une véritable festival en hommage aux sorcières qui n’étaient pas toutes maléfiques !!! http://www.journees-sorcieres.fr
Et un commerce se consacre aux sorcières à Mirepoix : Le ballet de la Sorcière et ouvre grand les portes de mondes fantastiques. Elfes, lutins, korrigans, dragons, trolls, gargouilles et ……… fées tout y est pour réveiller l’enfant qui dort au fond de chaque adulte. Un monde enchanteur.
Le Ballet de la Sorcière, 32 Place du Maréchal Leclerc 09500 Mirepoix www.tourisme-mirepoix.com

Magali Aimé

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La Nécropole de TABARIANE, un trésor méconnu ou mal…

Un détour par la commune de Teilhet (près de Mirepoix) s’impose. 10 ans de fouilles ont permis de mettre à jour cette nécropole superbement conservée et aménagée en site paysager.

1200 m2, 166 sépultures disposées en rangées régulières dont les corps sont orientés, la tête tournée vers l’est et les mains se croisant quelquefois sur la poitrine. De nombreux objets (bagues, collier…). Les archéologues ont utilisé le mobilier trouvé dans les tombes pour déterminer le niveau social des défunts. Certaines sont dépourvues de mobilier ou présentent des parures de facture très simple. D’autres à l’inverse sont richement dotées de pièces d’orfèvrerie, bijoux, armes…
S’il est probable que plusieurs tombes à riche mobilier appartiennent à des hommes libres de l’aristocratie locale ; il est plus délicat de savoir si les tombes sans mobilier appartiennent à d’autres catégories sociales (esclaves ou colons en charge de l’exploitation du domaine). Faute de découverte de lieux distincts d’inhumation, on peut penser que tous les habitants sont ici représentés.

La nécropole de Tabarine, toute une Histoire
Grégoire de Tours a décrit le déferlement de hordes barbares mettant régulièrement à sac l’empire romain. Il semble que la réalité soit plus contrastée.
Les échanges commerciaux entre les Romains, l’aristocratie gallo-romaine et les peuples d’au-delà du Danube et du Rhin (Francs, Alamans, Ostrogoths…) sont fréquents à l’époque.
Dès la fin du Vème siècle, c’est en tant que fédérés de l’empire romain que les Wisigoths s’installent à Toulouse et règnent sur le territoire qui va jusqu’à la Loire. Vaincus par le roi des Francs, Clovis, en 507 à Vouillé, ils se replient en Septimanie (Languedoc actuel environ) et en Espagne.
Ce territoire entre alors dans le royaume mérovingien, dynastie franque chrétienne, du Vème au VIIIème siècle.
Implantée sur un site déjà occupé pendant l’antiquité, la nécropole a été utilisée pendant près de deux siècles, du milieu du VIème siècle au début du VIIIème siècle.

Pratiques d’Inhumation
Implantée sur un site déjà occupé pendant l’antiquité, la nécropole a été utilisée pendant près de deux siècles, du milieu du VIe siècle au début du VIIIe siècle. Les observations minutieuses effectuées au cours de la fouille ont permis de reconstituer les pratiques d’inhumation, utilisant diverses formes de coffrages de bois.
L’équipe d’archéologues a constaté de nombreux cas de regroupements des défunts au sein d’une même sépulture par diverses pratiques, comme les tombes doubles, les réductions de corps et les superpositions.
Depuis les premières fouilles engagées au début du XXème siècle, Tabariane représente pour les scientifiques un site de référence pour la culture matérielle du haut Moyen Âge. Des boucles de ceinture de facture remarquable, issues de ces fouilles, sont exposées dans de nombreux musées en Europe et aux Etats-Unis.
Faute de découverte d’autres lieux distincts d’inhumation, on peut penser que tous les habitants y ont été inhumés.

Visiter l’Ariège passe par la Nécropole de Tabariane et plus encore.
Même si peu d’éléments témoignent de la confession des défunts, la population de Tabariane était certainement majoritairement chrétienne, religion dominante en Gaule au VIème siècle. Les sépultures et les objets qui y ont été découverts, tels des scramasaxes et pointe de lance attestent de la fonction guerrière de ces hommes libres de Tabariane.
Cliquez sur les photos pour les agrandir.


Ne passez pas ici sans visiter à côté L’Église troglodyte de VALS
Au milieu d’une faille naturelle, un escalier s’enfonce dans les entrailles de la terre donnant accès à la partie inférieure de l’église datant du Xème siècle.
Les voutes sont chargées de magnifiques fresques romanes. Plus haut la nef principale du XIIème siècle. Enfin au dessus la tour datant du XIVème siècle ?
Je n’en dirai pas plus, vous laissant la joie de le découvrir, si vous passez par là…


Texte et Photos Daniel Fassino

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Mirepoix

Une bastide médiévale en Pyrénées cathares

Entre grands paysages et petits villages, découvrez les Pyrénées Cathares, au fil d’étapes gourmandes qui savent accueillir l’hôte de passage chaleureusement. Ce pays n’a jamais perdu son identité ni les valeurs du territoire dont l’assiette exprime toute la richesse du terroir.

Mirepoix,
Voici l’une des plus jolies entrées en pays Cathare. Cette bastide restée dans son jus s’adosse à une impressionnante cathédrale dotée d’une nef immense de 22 mètres, la plus large de France et d’une flèche qui s’envole à 60m. Remaniée et agrandie au fil des siècles, elle abrite un rarissime labyrinthe sous terrain.
Petite cité de 3200 habitants, Mirepoix n’en est pas moins le centre névralgique de la région. Et on comprend pourquoi en découvrant le charme de ses arcades frangées de bâtisses aux façades médiévales et colorées comme au Moyen Age.
Les visiteurs profitent de nombreuses animations entre vieilles enseignes, terrasses avenantes, boutiques alléchantes, marchés et autres réjouissances.

S’en laisser conter par Bernard Garcia à La Maison des Consuls
Pour dormir et admirer la lumière rasante du soir glisser sur les façades à colombages, vert, rose, jaune, les piliers de bois sculptés de têtes humaines et de monstres grimaçants, et observer le jeu d’ombre et de lumière sous les arcades, optez pour La Maison des Consuls. Un bel établissement que Bernard Garcia, son propriétaire qui connaît comme sa poche l’histoire de sa cité, s’attache à rénover depuis de longues années dans cette étape de St Jacques.

Texte: Anne Sarbel
Photos: François Millo