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Les raisons de se laisser tenter par l’Ariège

Il n’y a pas que l’Histoire en Ariège mais beaucoup d’histoires et de légendes.

L’Ariège, un département qui se mérite, oui, le TGV ne le traverse pas, les grands axes routiers non plus, alors comment et pourquoi céder à la tentation de l’Ariège ?
Tout simplement pour la sérénité, le calme, la verdure, la campagne, la montagne et bien évidemment l’histoire, le Patrimoine, les balades, les sports, les randonnées, sans oublier la convivialité des ariègeois, et enfin : les histoires et légendes.

Vers la liberté
Un département qui fut à la fois occupé et résistant pendant la guerre 1939/1944. L’Ariège fut « la route de la Liberté » via l’Espagne pour fuir l’oppresseur.
Cette route de la Liberté a vu passer des français, des juifs, des aviateurs anglais et américains, chacun voulant retrouver son chemin soit pour rejoindre son pays, soit pour fuir l’ennemi.

Un passé riche en métiers d’autrefois
Chacun aime s’en souvenir.
Les colporteurs du Haut Couserans eurent au XIXe une activité importante jusqu’au début du XXe. Il fallait que les habitants puissent se nourrir. Peu de terre, une misère due à une surpopulation jusqu’à la disette provoquée par la maladie de la pomme de terre en 1846. Les parcelles étaient peu étendues et très morcelées.
Les colporteurs allaient souvent bien au-delà du département pour y travailler, ramener des denrées nécessaires, ils aidaient à l’élevage et au fermage. Certains colporteurs ont acquis des terres hors du département mais pour la plupart, revenir en Ariège leur tenait à cœur.
Une belle légende qui perdure, celle des sabots de Bethmale (« Autrefois en Ariège » sur le site : https://www.ariege.com ). Les Maures envahirent le Midi de la France et surtout les Pyrénées au IXème siècle. Ils occupèrent la vallée de Bethmale sous la conduite de leur chef «Boabdil». Le fils du chef s’éprit de la plus jolie fille du val. Elle s’appelait «Esclarlys», ce qui signifie «teint de lys sur fond de lumière». Esclarlys était déjà fiancée au pâtre chasseur d’isards «Darnert».
Ce dernier s’était retranché dans la montagne avec ses compagnons pour organiser une vengeance. Darnert déracina deux noyers dont la base formait un angle droit avec les racines. A l’aide d’une hache et d’un couteau, il tailla et creusa une paire de sabots (esclops) ayant la forme d’un croissant de lune avec une longue pointe effilée comme un dard. Puis un jour, les pâtres, Darnert à leur tête, firent retentir les «hillets» et livrèrent un rude combat d’où ils sortirent vainqueurs. Puis ils défilèrent dans le village. Darnert, chaussant ses sabots à longues pointes, avait accroché le cœur de la bethmalaise infidèle à gauche et celui du Maure à droite.
Depuis ce temps-là, le soir de Noël, le fiancé offre à sa fiancée une paire de sabots à longues pointes, habillés de cuir et richement décorés de pointes dorées dessinant un cœur (sur le dessus du sabot). Il offre aussi une quenouille rouge et un fuseau, le tout fabriqué avec tout son amour, plus la pointe des sabots est longue, plus l’amour est ardent. En retour, la fiancée lui offre un tricot en laine brodé de velours et une bourse empanachée de rubans, de paillettes ou de jais.

Les Orris, cabanes-abris pour les berger-paysans pendant la transhumance, les montreurs d’ours… de nombreuses légendes traversent le temps et permettre au passé de continuer à vivre.

Et cette petite trappe au pied et à côté de l’entrée de ce qu’était l’Hôtel Dieu à l’époque. Un hôpital où les religieuses prodiguaient les soins et ce que l’on appellerait aujourd’hui, le « Care ». Alors cette petite trappe ? C’est là qu’étaient déposés les enfants dont la mère ou la famille n’auraient pu s’occuper car beaucoup trop miséreuses. Ces nourrissons étaient récupérés par les religieuses, ils devenaient alors « un don de Dieu » et portaient le prénom du saint du jour.

Des légendes encore et encore…

La Maison Souquet, un condensé de tous ces souvenirs,de toute l’histoire de ce département, se trouve dans la maison Souquet, léguée à la commune de Soueix-Rogalle que l’on pourrait appeler la maison des souvenirs. Un espace dédié à l’Histoire du lieu et des colporteurs et aussi un espace boutique, qui propose toute forme d’approvisionnement, à la façon des colporteurs.
en période d’ouverture : 05 61 01 74 87, sinon : Mairie de Soueix : 05 61 66 85 85

A ne rater sous aucun prétexte :
« le Festival des Sorcières » au moment où on fête Halloween , en Ariège on fête les sorcières et c’est très drôle, très pittoresque et aussi plein de légende, d’histoire, de superstitions affichées…… une véritable festival en hommage aux sorcières qui n’étaient pas toutes maléfiques !!! http://www.journees-sorcieres.fr
Et un commerce se consacre aux sorcières à Mirepoix : Le ballet de la Sorcière et ouvre grand les portes de mondes fantastiques. Elfes, lutins, korrigans, dragons, trolls, gargouilles et ……… fées tout y est pour réveiller l’enfant qui dort au fond de chaque adulte. Un monde enchanteur.
Le Ballet de la Sorcière, 32 Place du Maréchal Leclerc 09500 Mirepoix www.tourisme-mirepoix.com

Magali Aimé

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La Nécropole de TABARIANE, un trésor méconnu ou mal…

Un détour par la commune de Teilhet (près de Mirepoix) s’impose. 10 ans de fouilles ont permis de mettre à jour cette nécropole superbement conservée et aménagée en site paysager.

1200 m2, 166 sépultures disposées en rangées régulières dont les corps sont orientés, la tête tournée vers l’est et les mains se croisant quelquefois sur la poitrine. De nombreux objets (bagues, collier…). Les archéologues ont utilisé le mobilier trouvé dans les tombes pour déterminer le niveau social des défunts. Certaines sont dépourvues de mobilier ou présentent des parures de facture très simple. D’autres à l’inverse sont richement dotées de pièces d’orfèvrerie, bijoux, armes…
S’il est probable que plusieurs tombes à riche mobilier appartiennent à des hommes libres de l’aristocratie locale ; il est plus délicat de savoir si les tombes sans mobilier appartiennent à d’autres catégories sociales (esclaves ou colons en charge de l’exploitation du domaine). Faute de découverte de lieux distincts d’inhumation, on peut penser que tous les habitants sont ici représentés.

La nécropole de Tabarine, toute une Histoire
Grégoire de Tours a décrit le déferlement de hordes barbares mettant régulièrement à sac l’empire romain. Il semble que la réalité soit plus contrastée.
Les échanges commerciaux entre les Romains, l’aristocratie gallo-romaine et les peuples d’au-delà du Danube et du Rhin (Francs, Alamans, Ostrogoths…) sont fréquents à l’époque.
Dès la fin du Vème siècle, c’est en tant que fédérés de l’empire romain que les Wisigoths s’installent à Toulouse et règnent sur le territoire qui va jusqu’à la Loire. Vaincus par le roi des Francs, Clovis, en 507 à Vouillé, ils se replient en Septimanie (Languedoc actuel environ) et en Espagne.
Ce territoire entre alors dans le royaume mérovingien, dynastie franque chrétienne, du Vème au VIIIème siècle.
Implantée sur un site déjà occupé pendant l’antiquité, la nécropole a été utilisée pendant près de deux siècles, du milieu du VIème siècle au début du VIIIème siècle.

Pratiques d’Inhumation
Implantée sur un site déjà occupé pendant l’antiquité, la nécropole a été utilisée pendant près de deux siècles, du milieu du VIe siècle au début du VIIIe siècle. Les observations minutieuses effectuées au cours de la fouille ont permis de reconstituer les pratiques d’inhumation, utilisant diverses formes de coffrages de bois.
L’équipe d’archéologues a constaté de nombreux cas de regroupements des défunts au sein d’une même sépulture par diverses pratiques, comme les tombes doubles, les réductions de corps et les superpositions.
Depuis les premières fouilles engagées au début du XXème siècle, Tabariane représente pour les scientifiques un site de référence pour la culture matérielle du haut Moyen Âge. Des boucles de ceinture de facture remarquable, issues de ces fouilles, sont exposées dans de nombreux musées en Europe et aux Etats-Unis.
Faute de découverte d’autres lieux distincts d’inhumation, on peut penser que tous les habitants y ont été inhumés.

Visiter l’Ariège passe par la Nécropole de Tabariane et plus encore.
Même si peu d’éléments témoignent de la confession des défunts, la population de Tabariane était certainement majoritairement chrétienne, religion dominante en Gaule au VIème siècle. Les sépultures et les objets qui y ont été découverts, tels des scramasaxes et pointe de lance attestent de la fonction guerrière de ces hommes libres de Tabariane.
Cliquez sur les photos pour les agrandir.


Ne passez pas ici sans visiter à côté L’Église troglodyte de VALS
Au milieu d’une faille naturelle, un escalier s’enfonce dans les entrailles de la terre donnant accès à la partie inférieure de l’église datant du Xème siècle.
Les voutes sont chargées de magnifiques fresques romanes. Plus haut la nef principale du XIIème siècle. Enfin au dessus la tour datant du XIVème siècle ?
Je n’en dirai pas plus, vous laissant la joie de le découvrir, si vous passez par là…


Texte et Photos Daniel Fassino

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Mirepoix

Une bastide médiévale en Pyrénées cathares

Entre grands paysages et petits villages, découvrez les Pyrénées Cathares, au fil d’étapes gourmandes qui savent accueillir l’hôte de passage chaleureusement. Ce pays n’a jamais perdu son identité ni les valeurs du territoire dont l’assiette exprime toute la richesse du terroir.

Mirepoix,
Voici l’une des plus jolies entrées en pays Cathare. Cette bastide restée dans son jus s’adosse à une impressionnante cathédrale dotée d’une nef immense de 22 mètres, la plus large de France et d’une flèche qui s’envole à 60m. Remaniée et agrandie au fil des siècles, elle abrite un rarissime labyrinthe sous terrain.
Petite cité de 3200 habitants, Mirepoix n’en est pas moins le centre névralgique de la région. Et on comprend pourquoi en découvrant le charme de ses arcades frangées de bâtisses aux façades médiévales et colorées comme au Moyen Age.
Les visiteurs profitent de nombreuses animations entre vieilles enseignes, terrasses avenantes, boutiques alléchantes, marchés et autres réjouissances.

S’en laisser conter par Bernard Garcia à La Maison des Consuls
Pour dormir et admirer la lumière rasante du soir glisser sur les façades à colombages, vert, rose, jaune, les piliers de bois sculptés de têtes humaines et de monstres grimaçants, et observer le jeu d’ombre et de lumière sous les arcades, optez pour La Maison des Consuls. Un bel établissement que Bernard Garcia, son propriétaire qui connaît comme sa poche l’histoire de sa cité, s’attache à rénover depuis de longues années dans cette étape de St Jacques.

Texte: Anne Sarbel
Photos: François Millo

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MONTSÉGUR Symbole Cathare en Occitanie

L’Ariège, région chargée d’histoire, depuis les Mérovingiens dont on peut voir la magnifique nécropole de Tabariane, en passant par l’église troglodyte de Vals, puis la cité médiévale de Mirepoix. Et enfin Montségur, symbole du Catharisme en Occitanie.

Mais qu’est-ce que le Catharisme ?
D’où vient-il, comment s’est-il fixé en Occitanie et pourquoi cette terrible répression ?
Cela a duré de 216 à 1328

216
Le catharisme est issu du manichéisme et du Bogomilisme.
Manès né en 216 en Mésopotamie, mort martyrisé à Ctésiphon en 277. Se dit prophète successeur de Bouddha, de Zoroastre et de Jésus. Il fait une synthèse de ces trois religions qui conduits à un système dualiste : Bien et Mal, Lumière et Ténèbres.
De nombreux points se retrouveront dans la religion cathare, en particulier la distinction entre le dieu du bien et les forces du mal, ces dernières étant incarnées dans la matière et dans le monde sensible. L’Eglise catholique, par son organisation temporelle, représentait pour les Cathares une institution vouée au mal.
Le bogomilisme avait pris un essor considérable en Bulgarie sous le règne de Pierre 1er (927929).

« les cathares sont Les Manichéens du Temps Présent. »
L’an mil voit se manifester de nombreuses hérésies. Elles prendront encore de l’ampleur pendant les XIème, XIIème et XIIIème siècles. Le catharisme n’est qu’un volet de ces mouvements à contre-courant de la pensée romaine. Pauvres de Lyon, vaudois, béguins, patarins, tisserands… le Manuel de l’Inquisiteur (de Bernard Gui, réédité par la société d’édition Les Belles Lettres, Paris, 1964) nous donne une bonne idée de la manière dont les hérétiques étaient perçus par les représentants du pape. Celui-ci appelle les cathares Les Manichéens du Temps Présent

On retrouve des cathares dans toute l’Europe, mais certaines spécificités sont à remarquer selon les régions. Ainsi, on retrouve plutôt des vaudois (de Pierre Valdo, marchand d’origine lyonnaise) dans les régions du Jura et des Alpes.
Bien qu’antérieurs à ce mouvement et à son créateur Pierre Valdo (1170 environ), des hérétiques ayant des idée en tous points similaires furent livrés aux flammes des bûchers en Allemagne au début du XIème siècle. Le phénomène cathare a pris de l’ampleur au nord de l’Italie, présentant tout de même une grande particularité par la diversité des communautés et de leurs oppositions sur le dogme même. On parlera ainsi de Cathares en Lombardie et de Patarins dans le reste de l’Italie et plus particulièrement à Florence.

Hiérarchie
Les cathares eux-mêmes ne se dénommaient que bons chrétiens ou bonshommes. Une distinction était opérée entre ceux qui avaient reçu le Consolamentum, sorte d’ordination, et les simples croyants. Le premier groupe constituait la véritable hiérarchie cathare, avec les parfaits qui prêchaient généralement par deux : le fils majeur et le diacre. Il existait aussi un ou plusieurs fils mineurs, antichambre des futurs parfaits itinérants.
L’ensemble était coordonné par un évêque dont la charge était géographiquement délimitée. A l’aube de la Croisade, on comptait alors six évêchés : Agen, Lombers, Saint-Paul, Cabaret, Servian et Montségur. Parmi les sièges de diacres, on peut remarquer Moissac, Cordes, Toulouse, Puylaurens, Avignonet, Fanjeaux, Montréal, Carcassonne, Mirepoix, Le Bézu, Puilaurens, Peyrepertuse, Quéribus, Tarascon-sur-Ariège.

l’Occitanie fut l’un des foyers les plus brillants de l’hérésie la mieux caractérisée : le néo-manichéisme.
D’autre part, l’implantation sociologique, politique et doctrinale de la nouvelle religion fut si vigoureuse et séduisante que toutes les couches sociales languedociennes, depuis une frange du clergé catholique, des classes chevaleresques pauvres en passant par celles des bourgeois, des marchands, et ainsi jusqu’aux plus petits laboureurs, furent touchées par l’hérésie.

Expansion
L’une des causes essentielle de l’expansion rapide du catharisme dans le Midi fut l’attitude bienveillante et tolérante des grands seigneurs languedociens : les comtes de Toulouse, les comtes de Foix, le vicomte de Carcassonne- Béziers…
Les cathares, contrairement aux vaudois ou au clergé catholique, travaillaient pour vivre, ils avaient donc des contacts permanents avec tous les milieux sociaux; leurs actions caritatives, leur dévouement à autrui, en un mot leur altruisme, faisaient de ces Bons Chrétiens un exemple. L’Église cathare était pauvre, comme les premiers chrétiens. Contrairement au clergé régulier en particulier (monastères), elle ne possédait ni serfs ni domaines.

Une autre cause de l’engouement et de l’expansion considérable réside dans le catharisme lui-même dont la doctrine présentait plus d’attrait et les réponses plus satisfaisantes aux questions et aux problèmes métaphysiques et religieux posés par les croyants.

1167
Fixation du Catharisme en Languedoc.
Un dignitaire bogomile, appelé Nicetas ou Nikétas, venu de Bulgarie, préside près de Toulouse, le concile cathare de,Saint-Félix-de-Caraman, dont le néologisme est Saint-Félix-du-Lauragais.

1232
Montségur, qui est devenu la résidence principale de son seigneur, Raymond de Péreille, va devenir l’ultime refuge languedocien des cathares. En 1232, alors que sa famille et ses amis, tous profondément croyants, sont réunis autour de lui, il reçoit un message de Guilhabert de Castres l’invitant à le rejoindre dans la forêt de Gaja, au nord de Mirepoix. Guilhabert de Castres et les quelque trente parfaits qui l’accompagnent vont demander à Raymond de Péreille de faire de Montségur «le siège et la tête» de l’église interdite.
Durant plus de dix ans, Montségur jouera parfaitement son rôle, à la fois refuge de la haute hiérarchie hérétique et résistance religieuse. Cette dernière allait clandestinement se développer et s’organiser dans le bas pays. Loin d’être cloîtré, ce lieu sera le théâtre d’incessantes allées et venues. Les bons hommes qui y reviennent, croisent ceux qui s’en vont à leur tour prêcher.
Guilhabert de Castres est signalé comme ayant administré le consolamentum ou prêché dans plusieurs centaines de localités différentes du Languedoc, sous le nez des Inquisiteurs.
Un synode hérétique se tient à Montségur, dans le pays ariégeois, où la résistance cathare s’est organisée – tout comme elle s’organise dans le Fenouillèdes, aux confins du Roussillon.
De son côté, l’Inquisition s’emploie à dépister et à traquer l’hérésie.
Montségur ressemblait à tous les villages de montagne, si ce n’est que ses habitants étaient des proscrits risquant le bûcher ou la prison perpétuelle.

1242
Pourquoi cette répression ?
Massacre des inquisiteurs à Avignonet par des gens de Montségur menés par Pierre-Roger de Mirepoix.
Cela précipitera l’action
militaire contre Montségur.

Dès 1198, Innocent III avait fait de la lutte contre l’hérésie son premier but afin d’établir un monde chrétien unifié. L’assassinat en 1208 de son légat Pierre de Castelnau fut le prétexte de la croisade. Pour attirer les chevaliers, le Pape va exposer en proie tout le Languedoc. Tout bon catholique se doit effectivement de dénoncer les hérétiques, mais de surcroît les déposséder de leurs biens, afin d’établir dans ce pays des habitants catholiques.

L’affaire de la Paix et de la Foi (nom officiel de cette entreprise) était en marche.
Ils seront aidés en cela par l’Inquisition créé par le Pape Grégoire IX en avril 1233. (Confié à l’Ordre des Frères Précheurs de Dominique de Guzman).
En ce début de XIV siècle, notamment avec Geoffroy d’Ablis, le personnel de l’Inquisition devient de plus en plus compétent. Notaires, clercs et évêques inquisiteurs – intégrés dans l’institution à partir de 1312 par la contestable décrétale Multorum querela – organisent une véritable recherche de l’hérétique.

L’inquisition de Carcassonne, forte à cette période de 17 diocèses, entraîne la création de succursales de l’Inquisition, notamment à Albi, Pamiers ou encore Montpellier. Des charges de lieutenants de l’Inquisition sont créées vers 1305, avec les nominations de dominicains comme Jean de Faugoux ou encore Géraut de Blomac. Des personnages comme Bernard Gui, inquisiteur de Toulouse en 1306, ou encore Jacques Fournier – futur pape sous le nom de Benoît XII en 1334 évêque inquisiteur délégué à Pamiers en 1317, marqueront profondément la profession d’inquisiteur.

Que s’est-il passé ensuite ?
Commencé en mai 1243, le siège de Montségur se termine le 16 mars 1244 par la mort sur le bucher des hérétiques.
En 1255, reddition de Quéribus ou la résistance cathare continuait avec l’appui des châteaux de Puilaurens et Fenouillet.
Ce sera pratiquement la fin de l’Hérésie Cathare. Quelques-uns se réfugient dans des lieux fortifiés comme les spulgas du Sabardès, ou se cacheront chez des amis ou encore s’enfuiront en Italie.

1328, Jacques Fournier, inquisiteur fait emmurer 510 cathares dans la grotte de Lombrives.
Ce sera le dernier grand évènement qui marquera l’histoire du Catharisme.

Il est intéressant de noter que très peu d’écrit ont subsisté. D’abord parce que les cathares avaient une tradition orale importante, puis l’inquisition a de son côté brulé tous les documents qui tombaient en sa possession.
Et ironie du sort la majorité des sources exploitées proviennent des registres de l’Inquisition.

Texte: Daniel Fassino
Photos: François Millo.

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FOIX et son imprenable forteresse

Enchâssée dans l’écrin pyrénéen, la petite cité de Foix palpite au pied de son château fort du XIIème siècle.
L’imposante silhouette féodale domine la ville qui était au cœur de l’Ariège au Moyen âge.

Perchées sur leurs rochers, les trois tours et l’impressionnante muraille médiévale demeurent un symbole très fort pour les habitants qui appellent inquiets, les employés du château quand plongées dans le brouillard, elles disparaissent de leur horizon. C’est comme si on leur arrachait une montagne, s’amuse sa conservatrice, avant de conclure : « c’est vrai qu’il a quelque chose de rassurant même si pendant plus de 2 siècles il a eu mauvaise réputation ». Foix a servi de garnison et de prison, et a vu pousser des bâtiments pour héberger les prisonniers.
Reste que les Fuxéens sont viscéralement attachés à cette forteresse imprenable : « El castels es tan fortz qu’el mezis se defent » « le château est si fort qu’il se défend par lui-même » disait-on au Moyen Age. Voici le berceau de la famille du Comté de Foix, qui marquera quelque pages d’histoire de France avec ses enfants prodiges, Henri IV et Gaston III de Foix-Béarn plus connu sous le nom de Gaston Fébus.

« le château est si fort qu’il se défend par lui-même » disait-on au Moyen Age.
L’édifice actuel a fait l’objet d’un immense chantier de rénovation, mais il n’a pas été détruit comme Montségur dont il fallait éradiquer tout souvenir de résistance. Au vide abyssal de l’un répond le trop plein de l’autre. Un parti pris étonnant en France : tout le mobilier intérieur a été reconstitué, celui d’origine peut se découvrir en partie au musée.
Résultat, au château, tout est à disposition des visiteurs, sièges, tables, lits, armes, armures, et autres objets de la vie quotidienne y compris les casques, et les cottes de mailles. Une aubaine pour les amateurs qui peuvent toucher, tester le confort des sièges, soupeser et même enfiler une vraie cotte de mailles, ou porter un casque. C’est aussi l’occasion de découvrir qu’au Moyen-âge les meubles n’étaient pas patinés.

Tout a été réalisé sur mesure, le fruit d’un long travail d’archivistes et d’inventaires des différentes collections médiévales répertoriées. On a également respecté les bois d’origine, le chêne et le châtaignier. Force est de reconnaitre que cette scénographie qui irritera sans doute les puristes, ravit tous les touristes qui ont envie de se prendre pour Gaston Fébus, et nous rappelle qu’à l’époque le mobilier était aussi neuf !

Ces reconstitutions y compris celle de l’imposante cage à écureuil, (sorte de grue médiévale,) dans une des cours, permet d’ appréhender l’ ingénierie médiévale, et d’en comprendre le fonctionnement puisqu’elle tourne trois fois par jour. On salue cet aspect de l’histoire du Moyen Age qui passe souvent à la trappe. Et ce d’autant plus qu’elle est unique à fonctionner ainsi en Europe.

Ne ratez pas la grande salle d’apparat, la chambre du comte, le scriptorium, le cachot et n’oubliez pas de grimper au sommet de la tour ronde, l’une des deux tours accessibles au public. Ses escaliers distribuent au passage de superbes pièces voutées. La grimpette se mérite car les marches inégales coupent le souffle, mais on est récompensé à l’arrivée, l’horizon se respire à plein poumon.

De nombreux ateliers participatifs et ludiques vous sont proposés pour apprendre le maniement de l’arbalète et autres armes de guerre, vous pourrez aussi apprendre à tailler la pierre ou les rudiments de la forge.

Dès cet été « les apéros chez Gaston » permettront de jouer les prolongations en arrosant la visite de vins médiévaux dans la salle des banquets…
A Boire !

Il est prudent de réserver.
La billetterie sera en ligne dès juillet. Des soirées Cluedo sont également prévues tout l’été.

Texte: Anne Sarbel
Photos: François Millo

 

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L’Ariège

Un département qui cultive la discrétion et protège ses trésors.

Une forme déterminée depuis plus de 4000 ans Avant J.C. !
C ‘est dire que l’Ariège, ayant traversé des siècles et des siècles n’a plus rien à prouver ! Entre glaciers pyrénéens, plaines, pacages, alluvions… Si les variations climatiques ont souvent perturbé l’Ariège, la nature y est généreuse.

L’Aurigera, l’Ariège.
Une rivière qui doit son nom aux gaulois pratiquants l’orpaillage (Aurigera). L’orpaillage en Ariège, fut une activité économique réglementée et saisonnière. Aujourd’hui grâce à des démarches soutenues par les défenseurs de l’orpaillage de loisir, un arrêté préfectoral mis à jour pour 2021 le réglemente et le classe dans les activités de loisirs. L’orpaillage ne reste pas dans la boîte aux souvenirs.

Nature. Histoire. Art. Culture
Il suffit d’arriver aux portes du département : il se passe quelque chose d’étonnant, une impression d’ailleurs, un dépaysement quasi immédiat. Des vallons, des forêts, un camaïeu de vert à perte de vue. Nichée entre Pyrénées, Espagne, Andorre, l’Ariège n’a rien perdu de ses traditions et la nature a gardé toute sa vérité, toute son authenticité. Les vaches paissent calmement dans les près le long des routes, les moutons font transhumance et les chevaux se promènent naturellement. L’Ariège est un département non seulement de nature mais aussi d’Histoire, d’art et de culture : grottes préhistoriques, châteaux cathares, Cathédrales, et villes médiévales, églises romanes…

Sur la route de Saint Jacques
Entre montagnes, plaines, rivières et chemin de balades, ici, quelle que soit la saison, la nature offre tous les registres. Et le cadre, où que l’on soit, reste toujours propice à la détente, au repos, au farniente observateur et aux sports de pleine nature. Sans oublier l’universel chemin de Saint Jacques de Compostelle. Le fameux GR 78, bien connu des pèlerins qui peuvent décider de prendre l’un des 4 chemins qui conduisent à la Cathédrale de Saint Jacques. L’un des chemins, celui du Piémont Pyrénéen, voie littorale, passe dans le département de l’Ariège dont un arrêt est visible à Saint Lizier.

Et du chemin des Cathares
Impossible d’occulter le catharisme dont l’Ariège est un haut lieu. Un peu d’étymologie,
Cathare vient du grec « Katharos » et signifie « pur ». On comprend mieux le pourquoi de l’idéologie Cathare !
Au XIIe siècle vont se développer quelques variantes religieuses. Certains prédicateurs, tous issus du christianisme se disaient les seuls vrais disciples des apôtres, pratiquant comme eux la pauvreté absolue et le travail de leurs mains pour vivre. Une idée mise en avant par les Cathares : il existe 2 mondes, l’un bon, l’autre mauvais. Le bien, le mal, l’éternelle dualité de la vie, du monde, des êtres humains. C’est ici en Ariège que le village Montségur, entré dans la légende, fut occupé par une communauté Cathare et devint un lieu dissident. Assiégé et pris en 1244, 2000 cathares furent brulés ! On est spirituellement, loin du chemin de Saint Jacques de Compostelle !

S’aventurer au gré des petites routes et se laisser porter
Un peu à la façon du marcheur qui ignore souvent ce qu’il va découvrir, ici, les petites routes réservent bien des surprises ! Par exemple, à Tourtouse un horloger qui ne s’attarde que sur les pendules et horloges anciennes, un lavoir de pierre comme on n’en voit plus, une terrasse pleine d’objets peut-être une brocante ? A savoir. Un artisan créateur de meubles qui porte le nom d’un musicien. A Montjoie, une pépinière magnifiquement architecturée par un créatif, là, une boutique d’architecte d’intérieur totalement inattendue, une bouquinerie authentique sous des arcades, et encore et encore…

Alors laissons-nous porter au gré de l’Ariège !
Magali Aimé