Auteur/autrice : Daniel FASSINO

Journalistes

Le Paris des maisons closes

 

Un Paris secret mais très recherché a symbolisé la capitale des plaisirs et du luxe. Des décors sans pareil, le champagne qui coule à flots, des billets de banque qui circulent et des «filles» jeunes et sensuelles, voilà ce qui caractérisait les maisons closes, en langage plus familier, les bordels. Petite visite et bref itinéraire…

Les grandes figures aristocrates ou bourgeoises se pressaient dans Paris pour toquer à la porte de certains établissements où ils seraient reçus comme des rois, tel le «vrai» roi des Belges, Léopold II, réputé pour ses habitudes libertines.
Les maisons closes associées à la Belle Époque, ne sont pas nées à cette période mais dès le XVe siècle : le sexe, nous le savons, n’a pas d’âge…
Dans les bordels, la vie se faisait légère et caressante en apparence. L’Église fermait les yeux à condition que ces maisons s’ouvrent à 200 mètres maximum d’une église justement où les époux infidèles étaient priés de venir se confesser pour effacer leurs péchés charnels.
Les désirs divers étaient pris en compte d’où une variété de décors pour des envies à «la carte». Chambres russes, hindoues, japonaises, mauresques et j’en passe. Le prince de Galles Édouard VII possédait au Chabanais, une baignoire à champagne en cuivre et un surprenant fauteuil d’amour à trois places. Il est vrai qu’on avait coutume dans ces murs de vivre «serré». En réalité, Paris foisonnait de lieux sulfureux en voici quelques-uns.

Le One Two Two (122, rue de Provence Paris 9). Ce bordel était installé dans un hôtel particulier du prince Murat. Sa chambre en forme de wagon lit avec bruitages et faux contrôleur alimenta le buzz du monde entier.

Le Sphinx (31, boulevard Quinet Paris 14) avec son bar signature des Arts Déco fut le premier établissement à accueillir les couples. La tenancière avait une devise bien à elle mais qui résume celle de tous les autres bordels : « Tout voir, tout entendre et ne rien dire » …

Chez Christiane (9, rue de Navarin Paris 9), reconnaissable par sa façade néogothique qui informait tout de suite sur le genre des gâteries de la maison : sadomasochisme à tous les étages et même jusqu’au gibet !

Le Chabanais (12, rue Chabanais Paris 2) compta parmi les plus luxueux des lupanars. Le 6 mai 1889, il connut vraiment son heure de gloire quand pour l’inauguration de l’Exposition universelle, les ministres et ambassadeurs du monde entier y furent invités. La rumeur raconte que sur l’agenda de chaque invité du genre, il était noté « Visite du président du Sénat » … 

Aux Belles Poules dont je reparlerai dans l’encadré ci-dessous car nous pouvons y admirer encore quelques décors.
Avant la seconde guerre mondiale, des figures connues avaient coutume d’y aller boire une coupe tel Jean Gabin, Edith Piaf et les autres. Puis le conflit éclaté, certains tenanciers des maisons closes ont flirté et même plus avec les occupants. Cette fois, ce sont eux qui après la guerre devront payer l’addition. L’arrivée de la loi de Marthe Richard ne fut donc pas la surprise qu’on imagine aujourd’hui. Marthe Richard était une ancienne prostituée transformée en gardienne de la morale et qui suivit l’interdiction bien avant nous de ces bordels en Angleterre. Surtout, elle connaissait la crudité des coulisses. Des filles souvent battues violemment, un harcèlement des contrôles policiers, une syphilis galopante qui les empêchait pour beaucoup de fêter leurs 30 ans, une chaîne de crédits (elles devaient notamment régler leurs tenues, leurs produits d’hygiène, etc.) telle qu’elles ne réussissaient pas, la plupart du temps, à sortir de leur geôle même inondée de parfums et de champagne. Marthe Richard réussit donc en 1946 à interdire les maisons closes. Les 7000 filles employées rejoignent pour la plupart les 6000 autres clandestines appelées les insoumises. Jusqu’à aujourd’hui, les bordels n’ont plus d’existence légale.

Le problème de la prostitution n’est cependant toujours pas réglé, en revanche, le sort des décors (même ceux peints par Toulouse Lautrec) et du mobilier emblématique l’a été à la vitesse grand V par une solution radicale nommée destruction. Certains purent être vendus aux enchères et parfois on retrouve quelques éléments dans des maisons somptueuses ou hôtels particuliers ou souvent derrières des tapisseries, des lambris ou des coffrages dont on les avait recouverts. L’art dont on ne prend pas conscience, c’est là le péché aussi… 

Aux Belles Poules
C’est au 32, rue Blondel dans le 2ème que Caroline Sénot installe ses bureaux. Quelle ne fut pas sa surprise de découvrir sous les murs un joyau architectural et artistique. Classé désormais au Patrimoine historique, il nous faut noter que c’est l’unique décor existant encore de cette période.
Construit en 1870, cet établissement qui s’adressait plutôt aux bourgeois connut ses grandes années vers 1920. En 2017, Caroline Sénot décide de redonner vie à cette adresse après l’avoir rénovée. Elle ouvre ses portes pour des spectacles, des décors de films mais aussi pour des conférences et des événements festifs.
Allez-y le temps de l’écouter mener sa conférence ou de vous plonger dans cette atmosphère «dévoilée» par Georges Brassens dans sa chanson le pornographe «S’il vous plaît de chanter les fleurs qu’elles poussent au moins rue Blondel dans un bordel…»

FIJET

Programme des Jeunes journalistes FIJET

Après 2 années d’interruption dues au Covid, nous sommes heureux de vous annoncer que le Programme de l’Academy of Young Journalists se tient cette année à Tanger, au Maroc, du 24 au 31 juillet 2022.
Ce programme est organisé en partenariat avec l’ISITT, Institut Supérieur International de Tanger.
Les cours seront dispensés en anglais par des professeurs de l’Institut. A cela s’ajoutent des visites culturelles autour de Tanger.
Tout ceci permettra à nos jeunes journalistes de découvrir une nouvelle vision de leur métier, d’échanger entre eux et avec des professionnels du Tourisme.

Nous leur souhaitons un bon séjour et sommes impatients de lire l’article d’Aurélien à son retour.

 

Aurélien Vurli
Préoccupé par le monde qui m’entoure depuis le lycée, je me suis tourné vers le journalisme au cours de mes études de droit comprenant que je serai plus utile à mes concitoyens de cette façon. Titulaire d’un Master 2 en droit public, j’entame aujourd’hui un contrat d’alternance auprès de la Radio Chrétienne Francophone (RCF) à Alençon. Mon centre de formation se situe à Paris, c’est le CFPJ. J’ai souhaité candidater à l’Academy pour pouvoir me former au métier de journaliste de manière exhaustive. Je me pose énormément de questions sur le métier. J’ai toujours abordé les médias et le métier de journaliste de manière critique. Pour moi, beaucoup de responsabilités reposent sur les journalistes et je souhaite être le plus utile pour tous dans mon métier. Je vois dans l’Academy l’occasion de partager la vision incomplète que j’ai du métier avec d’autres jeunes journalistes venant d’horizons différents. De plus, je trouve dans l’AFJET et dans l’Academy l’occasion de repenser mon rapport au sujet touristique que j’ai souvent à traiter dans le cadre de mon travail à RCF. J’espère être plus pertinent dans mes sujets à l’avenir grâce à cette formation.

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La Nécropole de TABARIANE, un trésor méconnu ou mal…

Un détour par la commune de Teilhet (près de Mirepoix) s’impose. 10 ans de fouilles ont permis de mettre à jour cette nécropole superbement conservée et aménagée en site paysager.

1200 m2, 166 sépultures disposées en rangées régulières dont les corps sont orientés, la tête tournée vers l’est et les mains se croisant quelquefois sur la poitrine. De nombreux objets (bagues, collier…). Les archéologues ont utilisé le mobilier trouvé dans les tombes pour déterminer le niveau social des défunts. Certaines sont dépourvues de mobilier ou présentent des parures de facture très simple. D’autres à l’inverse sont richement dotées de pièces d’orfèvrerie, bijoux, armes…
S’il est probable que plusieurs tombes à riche mobilier appartiennent à des hommes libres de l’aristocratie locale ; il est plus délicat de savoir si les tombes sans mobilier appartiennent à d’autres catégories sociales (esclaves ou colons en charge de l’exploitation du domaine). Faute de découverte de lieux distincts d’inhumation, on peut penser que tous les habitants sont ici représentés.

La nécropole de Tabarine, toute une Histoire
Grégoire de Tours a décrit le déferlement de hordes barbares mettant régulièrement à sac l’empire romain. Il semble que la réalité soit plus contrastée.
Les échanges commerciaux entre les Romains, l’aristocratie gallo-romaine et les peuples d’au-delà du Danube et du Rhin (Francs, Alamans, Ostrogoths…) sont fréquents à l’époque.
Dès la fin du Vème siècle, c’est en tant que fédérés de l’empire romain que les Wisigoths s’installent à Toulouse et règnent sur le territoire qui va jusqu’à la Loire. Vaincus par le roi des Francs, Clovis, en 507 à Vouillé, ils se replient en Septimanie (Languedoc actuel environ) et en Espagne.
Ce territoire entre alors dans le royaume mérovingien, dynastie franque chrétienne, du Vème au VIIIème siècle.
Implantée sur un site déjà occupé pendant l’antiquité, la nécropole a été utilisée pendant près de deux siècles, du milieu du VIème siècle au début du VIIIème siècle.

Pratiques d’Inhumation
Implantée sur un site déjà occupé pendant l’antiquité, la nécropole a été utilisée pendant près de deux siècles, du milieu du VIe siècle au début du VIIIe siècle. Les observations minutieuses effectuées au cours de la fouille ont permis de reconstituer les pratiques d’inhumation, utilisant diverses formes de coffrages de bois.
L’équipe d’archéologues a constaté de nombreux cas de regroupements des défunts au sein d’une même sépulture par diverses pratiques, comme les tombes doubles, les réductions de corps et les superpositions.
Depuis les premières fouilles engagées au début du XXème siècle, Tabariane représente pour les scientifiques un site de référence pour la culture matérielle du haut Moyen Âge. Des boucles de ceinture de facture remarquable, issues de ces fouilles, sont exposées dans de nombreux musées en Europe et aux Etats-Unis.
Faute de découverte d’autres lieux distincts d’inhumation, on peut penser que tous les habitants y ont été inhumés.

Visiter l’Ariège passe par la Nécropole de Tabariane et plus encore.
Même si peu d’éléments témoignent de la confession des défunts, la population de Tabariane était certainement majoritairement chrétienne, religion dominante en Gaule au VIème siècle. Les sépultures et les objets qui y ont été découverts, tels des scramasaxes et pointe de lance attestent de la fonction guerrière de ces hommes libres de Tabariane.
Cliquez sur les photos pour les agrandir.


Ne passez pas ici sans visiter à côté L’Église troglodyte de VALS
Au milieu d’une faille naturelle, un escalier s’enfonce dans les entrailles de la terre donnant accès à la partie inférieure de l’église datant du Xème siècle.
Les voutes sont chargées de magnifiques fresques romanes. Plus haut la nef principale du XIIème siècle. Enfin au dessus la tour datant du XIVème siècle ?
Je n’en dirai pas plus, vous laissant la joie de le découvrir, si vous passez par là…


Texte et Photos Daniel Fassino

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MONTSÉGUR Symbole Cathare en Occitanie

L’Ariège, région chargée d’histoire, depuis les Mérovingiens dont on peut voir la magnifique nécropole de Tabariane, en passant par l’église troglodyte de Vals, puis la cité médiévale de Mirepoix. Et enfin Montségur, symbole du Catharisme en Occitanie.

Mais qu’est-ce que le Catharisme ?
D’où vient-il, comment s’est-il fixé en Occitanie et pourquoi cette terrible répression ?
Cela a duré de 216 à 1328

216
Le catharisme est issu du manichéisme et du Bogomilisme.
Manès né en 216 en Mésopotamie, mort martyrisé à Ctésiphon en 277. Se dit prophète successeur de Bouddha, de Zoroastre et de Jésus. Il fait une synthèse de ces trois religions qui conduits à un système dualiste : Bien et Mal, Lumière et Ténèbres.
De nombreux points se retrouveront dans la religion cathare, en particulier la distinction entre le dieu du bien et les forces du mal, ces dernières étant incarnées dans la matière et dans le monde sensible. L’Eglise catholique, par son organisation temporelle, représentait pour les Cathares une institution vouée au mal.
Le bogomilisme avait pris un essor considérable en Bulgarie sous le règne de Pierre 1er (927929).

« les cathares sont Les Manichéens du Temps Présent. »
L’an mil voit se manifester de nombreuses hérésies. Elles prendront encore de l’ampleur pendant les XIème, XIIème et XIIIème siècles. Le catharisme n’est qu’un volet de ces mouvements à contre-courant de la pensée romaine. Pauvres de Lyon, vaudois, béguins, patarins, tisserands… le Manuel de l’Inquisiteur (de Bernard Gui, réédité par la société d’édition Les Belles Lettres, Paris, 1964) nous donne une bonne idée de la manière dont les hérétiques étaient perçus par les représentants du pape. Celui-ci appelle les cathares Les Manichéens du Temps Présent

On retrouve des cathares dans toute l’Europe, mais certaines spécificités sont à remarquer selon les régions. Ainsi, on retrouve plutôt des vaudois (de Pierre Valdo, marchand d’origine lyonnaise) dans les régions du Jura et des Alpes.
Bien qu’antérieurs à ce mouvement et à son créateur Pierre Valdo (1170 environ), des hérétiques ayant des idée en tous points similaires furent livrés aux flammes des bûchers en Allemagne au début du XIème siècle. Le phénomène cathare a pris de l’ampleur au nord de l’Italie, présentant tout de même une grande particularité par la diversité des communautés et de leurs oppositions sur le dogme même. On parlera ainsi de Cathares en Lombardie et de Patarins dans le reste de l’Italie et plus particulièrement à Florence.

Hiérarchie
Les cathares eux-mêmes ne se dénommaient que bons chrétiens ou bonshommes. Une distinction était opérée entre ceux qui avaient reçu le Consolamentum, sorte d’ordination, et les simples croyants. Le premier groupe constituait la véritable hiérarchie cathare, avec les parfaits qui prêchaient généralement par deux : le fils majeur et le diacre. Il existait aussi un ou plusieurs fils mineurs, antichambre des futurs parfaits itinérants.
L’ensemble était coordonné par un évêque dont la charge était géographiquement délimitée. A l’aube de la Croisade, on comptait alors six évêchés : Agen, Lombers, Saint-Paul, Cabaret, Servian et Montségur. Parmi les sièges de diacres, on peut remarquer Moissac, Cordes, Toulouse, Puylaurens, Avignonet, Fanjeaux, Montréal, Carcassonne, Mirepoix, Le Bézu, Puilaurens, Peyrepertuse, Quéribus, Tarascon-sur-Ariège.

l’Occitanie fut l’un des foyers les plus brillants de l’hérésie la mieux caractérisée : le néo-manichéisme.
D’autre part, l’implantation sociologique, politique et doctrinale de la nouvelle religion fut si vigoureuse et séduisante que toutes les couches sociales languedociennes, depuis une frange du clergé catholique, des classes chevaleresques pauvres en passant par celles des bourgeois, des marchands, et ainsi jusqu’aux plus petits laboureurs, furent touchées par l’hérésie.

Expansion
L’une des causes essentielle de l’expansion rapide du catharisme dans le Midi fut l’attitude bienveillante et tolérante des grands seigneurs languedociens : les comtes de Toulouse, les comtes de Foix, le vicomte de Carcassonne- Béziers…
Les cathares, contrairement aux vaudois ou au clergé catholique, travaillaient pour vivre, ils avaient donc des contacts permanents avec tous les milieux sociaux; leurs actions caritatives, leur dévouement à autrui, en un mot leur altruisme, faisaient de ces Bons Chrétiens un exemple. L’Église cathare était pauvre, comme les premiers chrétiens. Contrairement au clergé régulier en particulier (monastères), elle ne possédait ni serfs ni domaines.

Une autre cause de l’engouement et de l’expansion considérable réside dans le catharisme lui-même dont la doctrine présentait plus d’attrait et les réponses plus satisfaisantes aux questions et aux problèmes métaphysiques et religieux posés par les croyants.

1167
Fixation du Catharisme en Languedoc.
Un dignitaire bogomile, appelé Nicetas ou Nikétas, venu de Bulgarie, préside près de Toulouse, le concile cathare de,Saint-Félix-de-Caraman, dont le néologisme est Saint-Félix-du-Lauragais.

1232
Montségur, qui est devenu la résidence principale de son seigneur, Raymond de Péreille, va devenir l’ultime refuge languedocien des cathares. En 1232, alors que sa famille et ses amis, tous profondément croyants, sont réunis autour de lui, il reçoit un message de Guilhabert de Castres l’invitant à le rejoindre dans la forêt de Gaja, au nord de Mirepoix. Guilhabert de Castres et les quelque trente parfaits qui l’accompagnent vont demander à Raymond de Péreille de faire de Montségur «le siège et la tête» de l’église interdite.
Durant plus de dix ans, Montségur jouera parfaitement son rôle, à la fois refuge de la haute hiérarchie hérétique et résistance religieuse. Cette dernière allait clandestinement se développer et s’organiser dans le bas pays. Loin d’être cloîtré, ce lieu sera le théâtre d’incessantes allées et venues. Les bons hommes qui y reviennent, croisent ceux qui s’en vont à leur tour prêcher.
Guilhabert de Castres est signalé comme ayant administré le consolamentum ou prêché dans plusieurs centaines de localités différentes du Languedoc, sous le nez des Inquisiteurs.
Un synode hérétique se tient à Montségur, dans le pays ariégeois, où la résistance cathare s’est organisée – tout comme elle s’organise dans le Fenouillèdes, aux confins du Roussillon.
De son côté, l’Inquisition s’emploie à dépister et à traquer l’hérésie.
Montségur ressemblait à tous les villages de montagne, si ce n’est que ses habitants étaient des proscrits risquant le bûcher ou la prison perpétuelle.

1242
Pourquoi cette répression ?
Massacre des inquisiteurs à Avignonet par des gens de Montségur menés par Pierre-Roger de Mirepoix.
Cela précipitera l’action
militaire contre Montségur.

Dès 1198, Innocent III avait fait de la lutte contre l’hérésie son premier but afin d’établir un monde chrétien unifié. L’assassinat en 1208 de son légat Pierre de Castelnau fut le prétexte de la croisade. Pour attirer les chevaliers, le Pape va exposer en proie tout le Languedoc. Tout bon catholique se doit effectivement de dénoncer les hérétiques, mais de surcroît les déposséder de leurs biens, afin d’établir dans ce pays des habitants catholiques.

L’affaire de la Paix et de la Foi (nom officiel de cette entreprise) était en marche.
Ils seront aidés en cela par l’Inquisition créé par le Pape Grégoire IX en avril 1233. (Confié à l’Ordre des Frères Précheurs de Dominique de Guzman).
En ce début de XIV siècle, notamment avec Geoffroy d’Ablis, le personnel de l’Inquisition devient de plus en plus compétent. Notaires, clercs et évêques inquisiteurs – intégrés dans l’institution à partir de 1312 par la contestable décrétale Multorum querela – organisent une véritable recherche de l’hérétique.

L’inquisition de Carcassonne, forte à cette période de 17 diocèses, entraîne la création de succursales de l’Inquisition, notamment à Albi, Pamiers ou encore Montpellier. Des charges de lieutenants de l’Inquisition sont créées vers 1305, avec les nominations de dominicains comme Jean de Faugoux ou encore Géraut de Blomac. Des personnages comme Bernard Gui, inquisiteur de Toulouse en 1306, ou encore Jacques Fournier – futur pape sous le nom de Benoît XII en 1334 évêque inquisiteur délégué à Pamiers en 1317, marqueront profondément la profession d’inquisiteur.

Que s’est-il passé ensuite ?
Commencé en mai 1243, le siège de Montségur se termine le 16 mars 1244 par la mort sur le bucher des hérétiques.
En 1255, reddition de Quéribus ou la résistance cathare continuait avec l’appui des châteaux de Puilaurens et Fenouillet.
Ce sera pratiquement la fin de l’Hérésie Cathare. Quelques-uns se réfugient dans des lieux fortifiés comme les spulgas du Sabardès, ou se cacheront chez des amis ou encore s’enfuiront en Italie.

1328, Jacques Fournier, inquisiteur fait emmurer 510 cathares dans la grotte de Lombrives.
Ce sera le dernier grand évènement qui marquera l’histoire du Catharisme.

Il est intéressant de noter que très peu d’écrit ont subsisté. D’abord parce que les cathares avaient une tradition orale importante, puis l’inquisition a de son côté brulé tous les documents qui tombaient en sa possession.
Et ironie du sort la majorité des sources exploitées proviennent des registres de l’Inquisition.

Texte: Daniel Fassino
Photos: François Millo.